mercredi 10 septembre 2014

Changement de décor

Bonjour Internet.

je viens te donner des nouvelles parce que sans ça, plus personne ne viendra te visiter et j'ai bien peur que Google fasse faillite. Or Google, c'est un peu le grand frère que je n'ai jamais eu. Il est là quand je m'ennuie et me présente des filles "tout près de chez moi" quand je me sens seul. En revanche, il faut bien être honnête, je n'ai pas grand chose à te raconter. Cela fait maintenant un mois que je suis à New York, la ville où tout est possible, même vendre des croissants et faire des cafés comme c'est le cas pour moi. Ici, les gens viennent de partout dans le monde. Mon épicier est latino, mon coiffeur est latino, mon banquier est latino et mon chauffeur de taxi a bien l'air d'être latino même si c'est difficile à dire à cause du grand ruban qu'il enroule autour de sa tête pour cacher sa calvitie. Il y a aussi quelques américains dans le lot mais ils font pas l'effort de parler espagnol alors c'est un peu pénible. Quand j'ai quitté l'Amérique Latine, j'ai laissé un tel vide que les gens m'ont tous suivi dans le quartier où j'habite actuellement, East Harlem, appelé aussi Spanish Harlem. Du coup je me sens comme à la maison. D'autant plus que je me suis fait deux copines françaises, soeur Béatrice et soeur Marie, 150 ans de tenues sexy à elles deux, à qui je ramène tous les jours quelques kilos de viennoiseries invendues. Moi aussi ça me gêne un peu que des pauvres mangent des croissants aux amendes à 4 dollars mais à vouloir tous les manger moi-même, je me réveillais la nuit en transpirant de l'huile d'amende. Sinon, j'aimerais me fondre dans la masse et ressembler à un new yorkais de Manhattan mais pour cela il faudrait que j'achète un seau de café tous les matins, que je devienne végétalien et éventuellement homosexuel. D'ailleurs, je partage mon appartement avec un couple gay très sympa qui me conseille de flirter avec les clients homos pour avoir de plus gros pourboire. Ici, il est important d'appartenir à une communauté, c'est pourquoi si je décide malgré toute la pression environnante de rester hétérosexuel, il faudra sans doute que je choisisse de devenir juif, noir ou chinois. Ils ont chacun leur avantages mais devenir juif me fera faire des économies en chirurgie puisque je possède déjà le nez adéquat. 

A part ça, pas grand chose. Alors quand je sais plus trop quoi dire, je fais comme tout le monde, j'enfile une robe et commence à écrire le journal intime fictif d'une fillette de 12 ans:

Cher journal, 

j'ai décidé de ne plus adresser la parole à Emma. Je sais qu'il y a douze Emma dans la classe mais tu vois bien de qui je veux parler. Elle fait que m'embêter, c'est vraiment une peste et une vilaine. Une salope même. Enfin heureusement en ce moment je suis amoureuse et ça me rend heureuse parce que je vais embrasser un garçon pour la première fois. Le problème c'est que je sais pas si je dois choisir Enzo, Karim ou Leo. Peut être les trois en même temps, j'ai vu sur internet que ça se faisait. Sinon je suis un peu inquiète pour papa et maman, on dirait qu'ils n'ont pas trop d'argent en ce moment. J'ai surpris une de leur conversation et apparemment ils veulent m'offrir un Iphone 5 pour mon anniversaire. Un Iphone 5 tu te rends compte? Alors que le 6 sort dans deux semaines! Mais qu'est-ce que je vais faire avec un Iphone 5 moi, j'ai 12 ans, pas 6 ans! Bon je dois te laisser parce que j'ai lu dans Cosmopolitan que les heures de sommeil avant minuit sont plus récupératrices qu'après minuit. Tant que je sais pas ce que veut dire récupératrice, je préfère pas prendre de risques. kiss kiss.

Refermons cette parenthèse quelque peu superflu et permettez-mois de vous donner des nouvelles de mon gros orteil. Rien à signaler! pas même l'apparition d'un ongle pour remplacer celui qui a été enlevé. Je suis allé sur les forums de Doctissimo et comme à chaque fois, tout le monde a un ami dont le cousin a eu la même chose et ils sont formels, c'est le cancer. Moi je pense plutôt que cela prend du temps à l'ongle de pousser depuis les doigts de la main alors je continue à y croire. D'autre part en parcourant mon blog, je me suis rendu compte que je n'avais pas beaucoup parlé des deux mois que j'ai passé en Amérique Centrale. Il faut dire que j'ai pratiquement passé mon temps à la plage car je n'avais pas mis un pied dans les vagues pendant mes 6 semaines en Colombie. D'où le peu de faits marquants à vous raconter. Mais il y a quand même quelques photos, à commencer par l'une des immenses écluses du canal de Panama où on peut voir passer des bateaux grands comme des immeubles.


Enfin pas quand on arrive 3 heures avant l'horaire de passage. 

Néanmoins j'ai visité le musée du canal, très intéressant, qui explique comment les français ont commencé le projet mais ont dû renoncer après que la fièvre jaune eut décimé 20 000 travailleurs. Un nouvel épisode embarrassant pour la France qui soulève les dérives de notre système de santé trop laxiste: une petite fièvre et hop, on se met en arrêt de travail. Ensuite les américains ont fini le boulot et ont exploité le canal jusqu'à ce que les panaméens comprennent que c'était un bon moyen de s'en mettre plein les poches (ou plein les sacs plastiques selon d'où vous venez). Ils ont même commencé à élargir le canal, pour faire passer des bateaux plus gros. Du coup, les autres pays ayant une ouverture sur les deux océans sont jaloux et c'est au tour du Nicaragua de lancer aujourd'hui la construction de son propre canal. On murmure qu'en Europe, les belges et les suisses n'entendent pas se laisser distancer de la sorte et projettent de relier la Mer du Nord au Lac Léman. Affaire à suivre.


Popoyo, Nicaragua. 

Trois semaines passées dans ce petit village qui n'existe que pour la vague qu'il offre, les vents offshore toute la journée et toute l'année. Quelques sessions magiques sous des pluies diluviennes à 4 dans l'eau, une planche cassée en deux, des wipe out rigolos, d'autres qui font mal et une soirée inoubliable à surfer des barres de 3 mètres au coucher du soleil. Et quelques bières le soir venu pour refaire le match évidemment. 

Ile d'Ométépé, deux volcans au milieu d'un lac.





Traversée Nicaragua - El Salvador : Le voyage sans fin

Cette barque symbolise la seule vrai galère de mon voyage jusqu'à présent. La grande majorité des voyageurs  qui remontent l'Amérique Centrale vont du Nicaragua au Salvador en traversant le Honduras sans s'y arrêter. Plusieurs agences de voyages proposent des bus navettes qui mettent environ neuf heures et s'occupent des formalités aux frontières d'entrée et sortie du Honduras. C'est très pratique mais il se trouve que je voulais absolument surfer un spot du Nord du Nicaragua. Une fois là bas, il était beaucoup plus logique en théorie de traverser en bateau directement vers le Salvador, ce qui avait en prime un gout d'aventure car pratiquement personne ne le fait. Le voyage porte à porte aurait dû durer cinq ou six heures, il en a duré 30. Entre temps j'ai attendu 6 heures les pêcheurs qui devaient me prendre avec eux (et leur poisson), traversé une mer abrité entourée de volcans pendant trois heures la nuit sous un très joli ciel (c'est au moins ça), ils m'ont trompé et amené à un endroit qui n'était pas celui convenu et où j'ai du passer la nuit car plus de bus. Le lendemain matin, j'ai confondu la ville où je devais retrouver mes amis avec une autre qui n'a rien à voir et dû prendre 8 bus différents pour retourner au bon endroit, le tout sous une chaleur hallucinante ( la mer est à 31°C là bas...) avec deux sac à dos et un surf. Quand j'ai finalement atteint El Tunco, au Salvador, j'aurais mordu au visage quiconque m'aurait adressé la parole. 

Le début du contentementt...


Antigua, Guatemala. Classée à l'UNESCO.



Des gens qui travaillent, quelle idée!

Le volcan je sais plus quoi

L'arche je sais plus quoi devant le volcan je sais plus quoi