vendredi 21 mars 2014

Ensemble remercions la tectonique des plaques

La terre est un vaste puzzle dont les pièces bougent constamment. On appelle ça la tectonique des plaques, qui n'a rien à voir avec la danse du même nom, la tectonique des cons.
Selon l'endroit ou l'on se trouve sur Terre, on peut s'en taper complètement ou au contraire vivre dans la peur permanente d'un tremblement de terre, d'un tsunami, voir d'une éruption volcanique. Certes les tremblements de Terre permettent de lutter contre l'individualisme de notre époque en agglomérant au rez de chaussé les voisins de tous les étages d'un même immeuble qui ne se seraient jamais côtoyés en temps normal. Certes les tsunamis sont une aubaine pour de nombreux enfants défavorisés qui n'ont pas la chance de partir en vacances à la mer de la voir venir à eux. Certes les éruptions volcaniques sont... Non ça par contre, ça met de la poussière partout. 
Bref, malgré l'indéniable avantage de vivre dans une zone où deux plaques se rencontrent, certaines personnes continuent à s'en plaindre et préfèrent fuir les tsunamis plutôt qu'apprendre à les surfer.

En tant que touriste, je ne peux qu'apprécier cette formidable machinerie qui a lieu sous nos pieds car sans cela, je n'aurais jamais pu visiter le Salar d'Uyuni.
- Le quoi???
- Le Salar d'Uyuni je viens de dire.
- Oui mais c'est quoi? 
- Eh bien c'est un Salar qui se trouve aux abords de la ville d'Uyuni, à 3300 mètres d'altitude en Bolivie.
- Mais c'est quoi un Salar espèce d'enfoiré de Blogger attardé de mes deux? 
- Hum, ne nous énervons pas, je vais tout vous expliquer. Un Salar, c'est comme une salade mais avec un R à la fin et beaucoup plus de sel. C'est aussi un endroit où t'es pas emmerdé par tes voisins. 
- J'ai pas compris.
- Oui c'est pas très clair. En fait Il y a plusieurs Salars dans le monde, comme une partie de la vallée de la mort aux Etats-Unis par exemple, mais celui d'Uyuni est de loin le plus haut, le plus grand et le plus beau (Hum, excusez-moi pour ce passage, j'écris mon autobiographie en même temps que ce blog et il m'arrive d'intervertir des phrases). En français, Salar peut se traduire par "mer de sel", ce qui est assez explicite pour que vous ayez compris désormais je pense?
- Oui mais alors pourquoi la mer se retrouve à 3000 mètres d'altitude alors que normalement elle se trouve a Narbonne et que c'est le ski qui est à 3000 mètres d'altitude?

- Justement ! c'est grâce à la tectonique des plaques !!!

- ...

- C'est simple: la cordillère des Andes, ce sont deux plaques tectoniques qui s’affrontent pour passer le temps. A force de pousser, pousser, poussez madame, elles ont fait s'élever une partie de l'océan jusqu'à se retrouver a 3000 mètres d'altitude. Vous me direz, ça aurait pu rester un lac en altitude et je vous dirai de vous taire car non, ça n'aurait pas pu. La région en question est un des déserts les plus secs du monde, il n'y pleut pratiquement jamais. Le lac s'est donc évaporé sans jamais se remplir, laissant une épaisse couche de sel de 110 mètres de profondeur sur 12000 km carré. Soit l'équivalent en cholestérol d'une famille moyenne aux Etats-Unis.

- Ahhhhhh. Mais ca veut dire qu'il doit y avoir des stations de ski sous l'Océan Pacifique alors? 
- non ça veut pas dire ça non.

D'un point de vue pratique, il y a plusieurs manières de visiter le Salar et les déserts qu'il y a autour. Dans tous les cas, ça se fait en groupe et dans un 4*4 qui te trimbale aux différents sites d'intérêt. J'ai opté pour la formule 3 jours, 2 nuits et me suis retrouvé avec un anglais drôle (je commence à penser que c'est une lapalissade), deux allemandes allemandes (oui c'est aussi un adjectif), un mexicain et une italienne. Et Javier bien sûr! le chauffeur-guide cubique, aussi haut que large que profond (physiquement j'entends, intellectuellement j'ai pas pu savoir).

Malgré les réveils à 4h du mat et les longues routes dans le désert, on s'est bien marré. Il faut dire que Javier était aussi un grand blagueur, sa boutade préférée étant de nous faire croire qu'il restait 3h de route quand il ne restait que 20 minutes, plusieurs fois par jour. Aussi lorsqu'il nous dît le dernier jour qu'il nous faudrait 7 heures pour rentrer, nous l'avons laissé dire! Il y avait effectivement 7 heures de route pour rentrer. Mes fesses m'en veulent encore.
Ceci étant dit, Javier était un chic type, toujours souriant. Ce n'était pas le meilleur guide mais j'aime à penser qu'il s'est amélioré depuis que nous lui avons expliqué la plupart des choses qu'il était censé nous apprendre. Ce n'était pas non plus le meilleur chauffeur au niveau résistance au sommeil. Il se tapotait les joues, se frottait les yeux, piquait du nez parfois et j'ai même dû conduire une heure au retour. Mais ça m'a beaucoup plu et quel plaisir de voir le sourire détendu de Javier après une bonne sieste à mes côtés. Et puis soyons pragmatiques, il y a peu de chance de se prendre un platane dans le désert. 

Pendant 3 jours, on a eu tantôt l'impression d'être sur la Lune, tantôt sur Mars. On a pu croisé des lamas, vigognes, autruches, mais pas grand chose de plus à ces hauteurs. On est monté jusqu'à 5000 mètres d'altitude dans des endroits complètement plats, sensation assez étrange quand on pense qu'en Europe, on aurait été au-dessus du Mont Blanc. La journée, on était littéralement cuit par le soleil, la nuit il faisait 0°. C'était intense comme périple, pas mal d'images en tête et quelques photos pour illustrer tout ça. Certains les ont vu dix fois de dix amis différents mais est-ce qu'on arrête de regarder sa copine quand on l'a vu dix fois? Mouais, pas sûr de ma comparaison.




























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